Géo-portrait de Mélia Tiavouane

De géomètre à géomaticienne : Un parcours inattendu
Bonjour, je m'appelle Mélia Tiavouane et je viens de Pouébo. Depuis toute petite, je savais que je voulais devenir technicienne géomètre. Mon père exerçait ce métier, et j’étais fascinée par les plans qu’il me montrait. Il était mon modèle, je l’admirais énormément. L’idée de suivre ses traces et de prendre la relève était non seulement un objectif, mais aussi un devoir pour moi, un moyen de lui rendre hommage et de le rendre fier de sa fille.
Mais une fois mon bac en poche, je ne me sentais pas encore prête à partir. Hors de question de rester sans rien faire, alors j’ai intégré une licence d’informatique à l’Université de la Nouvelle-Calédonie.
Au bout d’un an, j’ai compris que ce domaine n’était pas fait pour moi (l’algèbre et moi, ça ne collait pas du tout !). J’ai alors décidé que si je voulais partir en métropole, c’était le moment ou jamais.
J’ai donc candidaté à la bourse de la Province Nord et en 2018, direction Lille pour un BTS Métiers du Géomètre-Topographe et de la Modélisation Numérique.
J’étais la seule fille de ma classe. Ça ne m’a pas étonnée, ce milieu est encore très masculin, mais ça ne m’a jamais freinée, au contraire !
Après ces deux années, j’ai fait un stage de trois mois à la DAF de la Province Nord, précisément à la subdivision de Koumac, où travaillait mon papa. Mon tuteur m'a conseillé de continuer mes études après le BTS et de me spécialiser en cartographie et SIG.
De retour en métropole, cette fois à Nancy, j’ai suivi une Licence professionnelle en cartographie et SIG. Après un hiver particulièrement froid, j’ai compris que ce climat ne me convenait pas. Alors, lorsque l’occasion de réaliser un stage s’est présentée, j’ai saisi l’opportunité de partir dans le Sud.
C’est ainsi que je suis arrivée à Montpellier, où j’ai rejoint la CERC (Cellule Économique Régionale de la Construction) d’Occitanie pour un stage de 4 mois. Mon travail a été apprécié, et on m’a proposé un CDD d’un an en tant qu’assistante SIG. J’ai accepté sans hésiter.
À la base, je comptais finir cette expérience et rentrer en Nouvelle-Calédonie. Mais pendant cette année, j’ai réalisé que j’avais encore des lacunes en SIG. Si je voulais rentrer au pays avec de solides compétences, il fallait que je pousse encore un peu mes études. En 2022, j’ai candidaté à la bourse Cadre Avenir et je me suis lancée dans un Master en Géomatique à l’Université de Montpellier.
En deuxième année de master, j’ai dû choisir entre une spécialisation en télédétection ou en transport. J’ai choisi la télédétection, non seulement parce que c’est un domaine qui m’a toujours intéressée, mais aussi parce que je voulais acquérir des compétences utiles pour la Nouvelle-Calédonie. J’ai eu l’occasion d’en discuter avec Damien Buisson, géomaticien au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, qui m’a confirmé l’importance de la télédétection pour des applications comme la gestion des ressources naturelles, le suivi environnemental ou encore l’aménagement du territoire. Ce choix m’a confirmé que mon apprentissage pouvait avoir un impact concret sur mon île.
Après mon stage de fin d’études de 6 mois chez Engelvin TP Réseaux, où j’ai développé une application webmapping pour la gestion des infrastructures FTTH, j’ai obtenu mon Master en Géomatique.
La géomatique n’a pas toujours été une évidence pour moi, mais aujourd’hui, elle est devenue un véritable moteur dans mon parcours professionnel. Au fil du temps, j’ai réalisé à quel point les données spatiales sont clés pour comprendre et gérer notre environnement, et j’ai hâte d’aller encore plus loin dans ce domaine !
Avant de rentrer en Nouvelle-Calédonie, je souhaite d’abord acquérir une expérience professionnelle en France. Mais mon objectif reste le même : retourner au pays et mettre à profit tout ce que j’ai appris.